Discours du Maire

Cérémonie de la commémoration de la victoire du 8 mai - Discours de René Revol, Maire de Grabels.

Le 8 mai 2024 à Grabels,

 

Mesdames et Messieurs les membres du conseil municipal,

Mesdames et Messieurs les membres de l’association des anciens combattants, rassemblés autour de leur nouveau président, Monsieur Patrick GOULEY et de son ancien président, Claude Marty.

Mesdames et Messieurs les membres des services municipaux, service des festivités et de la communication, police municipale, qui ont préparé avec soin cette manifestation.

Mesdames et Messieurs les membres de l’association d’histoire « Lou Dragàs  » qui ont préparé une excellente exposition sur la deuxième guerre mondiale et la résistance, que vous pourrez visiter cet après-midi à la salle de la gerbe,

Monsieur le représentant de la brigade de gendarmerie de Saint Gély-du-Fesc fidèle à toute manifestation,

Mesdames et Messieurs qui, malgré le retour du soleil et de ce long week-end, êtes venus nombreux à cette manifestation,

Les enfants du conseil communal des enfants avec leur animateur qui liront tout à l’heure des textes.

 

D’abord, aujourd’hui nous faisons œuvre de mémoire. Oui, œuvre de mémoire car nous devons saluer celles et ceux qui ont combattu la barbarie nazie pour aboutir à cette victoire du 8 mai 1945 qui mit fin à la guerre en Europe. Je précise en Europe car la guerre mondiale ne s’achèvera qu’au mois d’août, après les terribles bombes atomiques tombées sur Hiroshima et Nagasaki au Japon. C’est le 79e anniversaire de la victoire, mais cette année 2024 c’est aussi le 80e anniversaire de la libération de notre région, que nous célébrons par une manifestation particulière le 24 août prochain en partenariat avec nos communes voisines de Montarnaud et de Montferrier-sur-Lez. Plusieurs habitants de nos communes ont perdu la vie à l’occasion de la traversée des troupes allemandes de la colonne de Rodez qui semèrent la terreur et la peur avant qu’elles ne soient défaites en Ardèche.

 

Nous honorons la mémoire de tous ceux qui ont combattu, de tous les Français qui ont combattu l’ennemi nazi sur le territoire national dans la résistance ou à l’extérieur en ralliant la France libre. Nous honorons tous les peuples qui ont versé leur sang pour notre liberté. Nous honorons d’abord le peuple Anglais, car ce fut la seule nation européenne qui résistera sur toute la durée de la guerre, et nous n’oublions pas que la nation anglaise, en 1941, était la seule nation européenne à résister à la vague brune qui se répandait sur l’Europe, que certains croyaient pouvoir tolérer. Nous honorons aussi tous les jeunes soldats Américains qui laissèrent leur vie à la suite du débarquement, qui permit de libérer notre territoire. Nous honorons aussi le peuple russe et tous les peuples de l’Union soviétique qui ont payé le plus lourd tribut avec plus de 20 millions de morts dans cette guerre totale et dont la participation au combat fut décisive pour la victoire.

En cette année exceptionnelle où nous les avons accueillis au Panthéon, nous devons rendre hommage à Missak Manouchian, à sa compagne, et à tous les étrangers qui étaient présents sur notre territoire, ont combattu dans la résistance, et ont versé leur sang pour nous. Ils venaient de différents horizons : Arméniens en exil, Juifs d’Europe orientale qui fuyaient les persécutions nazies, réfugiés Espagnols que nous avons si mal accueillis et qui avaient combattu les prémices de la barbarie contre le franquisme dans le pays, et tant d’autres nationalités. Honneur aussi aux tirailleurs Sénégalais et africains, aux tirailleurs Marocains, aux tirailleurs Algériens, aux tirailleurs Tunisiens, qui participèrent activement au combat libérateur.

Mais nous ne faisons pas qu’œuvre de mémoire. Cette célébration de la victoire prend un sens aujourd’hui particulier, dans une Europe à nouveau en proie aux guerres et aux massacres. Depuis plus de deux ans, une partie de l’Europe est meurtrie par la guerre en Ukraine qui fit suite à la décision du dirigeant russe de bafouer le droit international en envahissant l’Ukraine. Cette guerre entraîne chaque jour des centaines de morts, des centaines de blessés, meurtris par des peuples répandant la haine pour des générations. Notre célébration est donc aussi une exigence de paix, de respect du droit international et de concorde entre les peuples. Cela résonne bien évidemment avec la situation en Israël et en Palestine. Notre célébration est tout autant une condamnation du massacre commit le 7 octobre qu’une condamnation du massacre en cours qui a tué plus de 40 000 personnes dont une majorité de femmes et d’enfants dans le territoire de la bande de Gaza. Notre célébration est donc aussi une exigence de cessez-le-feu, de rétablissement du droit, de l’accès libre de toute l’aide humanitaire et de la libération des otages.

Mais notre célébration de la victoire contre la barbarie nazie n’a pas simplement un écho à l’extérieur de nos frontières. Elle résonne aujourd’hui, maintenant, en France. En effet un vent mauvais se lève depuis plusieurs années dans notre pays. Le vent de la haine raciale et de la xénophobie qui se répand comme un poison délétère et qui peut détruire notre lien social. À partir du moment où on accepte l’idée qu’une différence de couleur de peau, qu’une différence de religion ou de croyance, qu’une différence d’origine ethnique ou nationale justifie une hiérarchie entre les peuples, justifie la discrimination de certains, justifie qu’un peuple soit élu pour dominer les autres, à partir de là, la barbarie peut prendre racine et personne ne sait où elle peut s’arrêter. N’oublions pas que le nazisme et toutes ses variantes dans d’autres pays européens n’ont pu se développer que parce que dans les cinquante années qui précédaient, l’idéologie raciste et nationaliste a pu prospérer en France comme dans le reste de l’Europe. Donc notre célébration d’aujourd’hui n’est pas une complainte mais l’affirmation d’une détermination à ne pas laisser ce mal se développer, et à le combattre fermement.

Car qu’est-ce qui a fait qu’entre 1943 et 1945, des femmes et des hommes de toutes les conditions, de toutes les régions de France, de toutes les croyances ou opinions philosophiques ou politiques, que des hommes et des femmes venant d’autres pays se soient soudés avec nous dans la lutte ? Ce qui nous unissait, ce sont les principes fondateurs de notre République, qui n’est pas une République nationaliste mais une République à portée universelle, fondée sur la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, qui affirme que tous les hommes de cette terre naissent et demeurent libres et égaux en droit et qu’ainsi toute discrimination doit être bannie pour garantir notre liberté. Ces hommes et ces femmes, comme vous aujourd’hui, partageaient des convictions différentes mais restée reliées entre vous par ce fil républicain qui nous fonde comme peuple. Alors, aujourd’hui, retrouvons cette force et nous saurons honorés ceux qui sont tombés il y a 80 ans en menant ce combat aujourd’hui.

Vive la République

Vive la France.

 

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